L’histoire de la botte de travail (partie 1)
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Tanneurs et cordonniers : précurseurs de la fabrication de chaussures et de bottes
Avant que vos bottes de travail soient fabriquées à la chaine, dans une usine, à l’aide de technologies de pointe, l’industrie de la chaussure en a fait du chemin! Déclinée en trois articles, voici la petite histoire de la chaussure.
Pas de cordonnier sans tanneurs
Nouvelle-France, XVIIe siècle. C’est là que débute le travail du cuir. Les maîtres tanneurs transforment les peaux d’animaux (mouton, veau, vache, bœuf, loup marin, orignal, chevreuil, etc.) en cuir, à l’aide de procédés artisanaux. Le poil est retiré des peaux qui sont ensuite amincies jusqu’à l’épaisseur désirée. Puis, elles sont immergées dans des bassins contenant du tannin, une matière issue du chêne dont on a broyé l’écorce. Le trempage peut durer jusqu’à 9 mois. Vous imaginez, 9 mois, pour un seul lot de cuir!
Une fois ce procédé terminé, le cuir est enfin prêt à être acheminé aux cordonniers, qui dépendent des tanneurs pour la fabrication de chaussures.
De la chaussure française à la « botte sauvage »
L’artisan cordonnier fabrique ses chaussures dans une petite boutique installée chez lui où il utilise une alène (une sorte de poinçon permettant de trouer le cuir), un couteau recourbé, une aiguille et un morceau de bois rappelant la forme du pied. À cette époque, il confectionne des souliers français, des mocassins, des mules et des pantoufles. Nous sommes encore loin de la chaussure nécessaire pour affronter l’hiver québécois!
Justement, le climat de la Nouvelle-France n’étant pas celui connu en France, les cordonniers modifient rapidement leurs modèles afin de concevoir des chaussures solides et chaudes : les « bottes sauvages ». Les régiments de soldats ne tardent pas à s’équiper chez le cordonnier!
Transition vers l’industrialisation
Rapidement, les fabricants se multiplient. Alors que l’entreprise prospère, d’autres ouvriers se greffent au maître cordonnier.
Vers le milieu du XIXe siècle, on innove dans les tanneries : le tannin végétal est délaissé au profit du chrome. Ce changement écourte le temps de tannage à environ 6 semaines, réduit le coût de production et améliore la qualité.
Cette avancée n’est que la première d’une série qui ne tardera pas de complètement transformer le métier de cordonnier et l’industrie de la chaussure.
Sources : Historica Canada et la Ville de Québec